Il faut toujours écouter les poètes. Se fier à Blaise Cendrars qui disait : « Quand on aime, il faut partir ». Nous sommes donc partis un beau jour de novembre 2015, à Cuba, découvrir la magie des Caraïbes.
Sous la houlette de Denis et Emmanuèle Plé et de votre serviteur, on était une quinzaine de personnes qui ne se connaissaient pas toutes mais ont fini par former un groupe aligné sur la même longueur d’ondes, ouvert, joyeux, bon vivant, disponible.
Pour reprendre les bribes de souvenirs rassemblés dans le merveilleux livre de Georges Perec, « Je me souviens », je reprends ave malice cette formule magique qui, d’un seul coup, nous renvoie au passé. La petite madeleine proustienne cédant ici la place au mojito bien frais dégusté pas loin du buste d’Hemingway planté sur le bar de la Bodeguita del Medio, dans la Vieja Havana.
Donc, je me souviens de notre balade ensoleillée sur le Malecon à bord de vieilles décapotables américaines maquillées comme des stars.
Je me souviens de la visite de la maison de Papa Hemingway, la Finca Vigia (la Maison Vigie), seulement visible de l’extérieur, sur les hauteurs du petit village de pêcheurs de San Francisco de Paula.
Je me souviens d’un déjeuner champêtre dans une ferme à tabac de la région de la Vuelta Abajo, réputée pour produire les plus beaux cigares du monde, los puros Habanos. Etrange, le chant enivrant d’une guitariste, Hasta siempre Comandante, nous avait d’un seul coup rendus « Guévariste ».
Je me souviens des magnifiques bâtiments français et des églises baroques de Cienfuegos, des rues pavées et des maisons colorées de Trinidad, des concerts de salsa la nuit venue sur la place du village.
Je me souviens du ballet des dauphins du côté de Varadero et de l’ivresse de l’air marin sur les plages nacrées.
Je me souviens de notre dernier diner à la Mansion Xanadu construite par le milliardaire franco-américain Irénée Dupont de Nemours.
Oui, vraiment nous avions fait ensemble un beau voyage.
Jean-Luc WACHTHAUSEN, journaliste