Thierry Desjardins a été pendant des années LE « baroudeur » du Figaro. On le retrouvait sur tous les champs de bataille, du Vietnam au Nicaragua, en passant par l’Afrique en feu, le Proche-Orient en guerre et le sous-continent indien en ébullition. A Saigon, à Phnom-Penh, à Kolwezi, à Beyrouth, à Delhi, à Téhéran, à Nouméa, il était partout où l’histoire se faisait et se défaisait. Avec, peut-être, une prédilection pour les rébellions inconnues comme celles du Dhofar, du Cachemire, du Polisario, des Kurdes ou des Toubous du Tibesti. Il fut l’ami de Sadate, du roi Hussein de Jordanie, du prince Sihanouk, de Kamal Joumblatt et les femmes de sa vie s’appelaient Golda Meir, Indira Gandhi, Benazir Bhutto et Sœur Emmanuelle.
Toute la profession connait la fameuse phrase de ce lauréat du Prix Albert-Londres : « Dans ce métier (qui n’en est pas un d’ailleurs), il faut avoir deux défauts : le cynisme pour n’être dupe de personne et la naïveté pour pouvoir encore s’attendrir devant un gosse abandonné sous les bombes ». Mais ceux qui le connaissent affirment qu’il n’est pas plus cynique que naïf…
Après avoir été pendant quelques années (« Les moins heureuses de ma carrière » dit-il) directeur-adjoint de la rédaction puis adjoint au directeur général du Figaro, Thierry Desjardins a décidé d’abandonner les tourbillons de la presse quotidienne pour se consacrer à la rédaction de livres (plus de 35 titres à son actif) qui, généralement, dénoncent les errements de notre vie politique, tout en continuant, bien sûr, à parcourir le monde.